jeudi, mars 27, 2025

L’Empreinte Carbone dans l’Agroalimentaire : Défis et Solutions pour un Secteur Durable

Partager

L’empreinte carbone des produits agroalimentaires est devenue un enjeu crucial, mobilisant gouvernements, entreprises et consommateurs. La nécessité de mesurer et de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans les systèmes alimentaires est impérative. L’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) a identifié huit piliers essentiels pour une mesure fiable et généralisée de ces empreintes.

1. Émissions de GES : Un Panorama Complexe

L’agriculture et le changement d’affectation des terres constituent les principales sources d’émissions de GES dans le secteur agroalimentaire. En 2019, les chaînes d’approvisionnement alimentaires ont contribué de manière significative aux émissions mondiales, avec des disparités régionales marquées. En Amérique du Nord et en Europe, les étapes aval (transformation, distribution, consommation) pèsent plus lourd que dans d’autres régions.

2. Variabilité de l’Empreinte Carbone : Un Spectre Large

L’empreinte carbone varie considérablement selon les produits. Les produits d’origine animale, tels que la viande bovine et les produits laitiers, affichent des niveaux d’émissions nettement supérieurs à ceux des produits végétaux comme les légumineuses. Cette variabilité est influencée par des facteurs tels que l’utilisation des sols, les intrants agricoles et les méthodes de production.

3. Méthodologies et Outils de Calcul : Vers une Standardisation

Plusieurs approches coexistent pour mesurer l’empreinte carbone :

  • Normes et directives: Les normes ISO 14067 et les directives du GHG Protocol fournissent un cadre pour le calcul des empreintes carbone.
  • Méthodes scientifiques: Les analyses de cycle de vie (ACV), classées en trois niveaux (Tier 1 à 3), offrent une précision variable en fonction des données disponibles.
  • Outils de calcul au niveau des exploitations: Divers outils existent, mais leur fiabilité et leur couverture varient.
  • Bases de données secondaires: Elles permettent d’estimer les émissions moyennes par catégorie de produit et par région en l’absence de données primaires.

4. Communication et Transparence des Données : Un Enjeu de Traçabilité

La traçabilité et l’échange de données sur l’empreinte carbone tout au long de la chaîne d’approvisionnement représentent des défis majeurs. L’harmonisation des formats de données, la collecte de données au niveau des exploitations et l’accès aux données en amont de la production sont essentiels. La gouvernance et la confidentialité des données doivent également être prises en compte.

5. Intégrité et Qualité des Données : Garantir la Fiabilité

Les contrôles qualité et la certification des données sont indispensables pour assurer la fiabilité des mesures. Des initiatives telles que l’OECD Food Chain Analysis Network visent à harmoniser les pratiques.

6. Évolution et Accessibilité des Calculs : Démocratiser les Mesures

La généralisation des méthodes de calcul nécessite une réduction des coûts et une simplification des outils. L’intégration des outils dans les logiciels agricoles, le soutien des gouvernements et du secteur privé, et la mise à jour régulière des méthodologies sont des pistes à explorer.

Vers des Chaînes d’Approvisionnement Durables

Bien que de nombreux éléments soient en place pour une mesure fiable de l’empreinte carbone des produits agroalimentaires, des efforts supplémentaires sont nécessaires pour les harmoniser et les rendre accessibles à tous. Une meilleure coordination internationale et l’amélioration des outils de calcul seront déterminantes pour une transition vers des chaînes d’approvisionnement plus durables.

Articles récents

à lire également