vendredi, mai 9, 2025

Tunisie : un investissement durable de 73 millions de dinars pour reverdir les forêts et créer 4 500 emplois verts

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Un projet stratégique de développement durable vient d’être lancé en Tunisie, portant des perspectives économiques et environnementales prometteuses pour les régions du Nord-Ouest. Le Projet de promotion de l’agroforesterie et de restauration des paysages forestiers dégradés (PARFD), officiellement inauguré à Tunis le 23 avril 2025, vise à revitaliser les écosystèmes forestiers tout en stimulant l’économie rurale à travers une approche intégrée ESG (environnement, social, gouvernance).

Un financement structuré pour une relance verte

D’un montant total de 73 millions de dinars (23,72 millions de dollars), le PARFD bénéficie d’un appui stratégique de la Banque africaine de développement (BAD), qui y injecte 17 millions de dollars, dont 3 millions sous forme de don et 14 millions sous forme de crédit à taux préférentiel (1,11 % sur 20 ans, avec un différé de 8 ans). À cela s’ajoute un cofinancement public de 6,06 millions de dollars assuré par l’État tunisien, ainsi qu’une contribution des bénéficiaires locaux estimée à 660 000 dollars.

Ce montage financier exemplaire démontre une mobilisation coordonnée des ressources internationales, publiques et communautaires, un modèle attractif pour les investisseurs intéressés par des projets à forte valeur ajoutée environnementale et sociale.

Une opportunité ESG pour les territoires

Ce projet s’inscrit dans une logique de création de valeur durable, en ciblant les gouvernorats de Béja, Siliana et Bizerte, des régions à fort potentiel de revalorisation écologique. D’ici à 2029, 33 200 hectares de forêts dégradées seront restaurés, accompagnés de la création de 4 500 emplois verts. Ces postes concerneront notamment les domaines du reboisement, de l’agroforesterie, de l’apiculture et de la culture de plantes aromatiques et médicinales — autant de filières à impact qui peuvent attirer des partenariats RSE ou des investissements à impact social.

Par ailleurs, 42 000 personnes seront formées aux pratiques durables agricoles et forestières, renforçant ainsi les capacités locales et la résilience climatique des communautés. Ce transfert de savoir-faire représente un levier de transformation économique locale, créant un écosystème propice aux investissements ESG.

Inclusion, gouvernance et lutte contre le changement climatique

L’approche du PARFD repose sur trois piliers : inclusion sociale, bonne gouvernance environnementale et adaptation climatique. Un tiers des bénéficiaires sont des femmes, confirmant l’alignement du projet avec les objectifs de diversité et d’égalité des chances, critères désormais incontournables pour les fonds d’investissement responsables.

En parallèle, un système d’alerte précoce contre les incendies de forêts sera déployé, renforçant la protection des ressources naturelles. La Direction générale des forêts, sous tutelle du ministère de l’Agriculture, assure la coordination du projet, garantissant une gouvernance institutionnelle solide et transparente — un facteur clé pour les bailleurs de fonds soucieux de traçabilité et d’efficacité.

Vers une économie forestière résiliente et durable

Le PARFD capitalise sur une décennie d’expériences réussies en matière de gestion forestière participative, avec l’appui d’organisations telles que le PNUD ou la FAO. Ce nouveau programme va plus loin en combinant actions écologiques, inclusion socio-économique et ambition climatique. Il s’inscrit directement dans l’objectif national de réduction de 45 % de l’intensité carbone d’ici 2030, tel que défini dans les engagements climatiques de la Tunisie.

Ce projet se présente ainsi comme une opportunité concrète pour les entreprises souhaitant intégrer des volets ESG à leurs stratégies RSE. Il ouvre également la voie à de nouveaux modèles de partenariats public-privé dans l’économie verte, alliant impact, innovation et durabilité.

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